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Consommation Engouement pour les "fermiers de famille" et leurs paniers de légumes

Un panier de légumes et de fruits fourni en direct par un "fermier de famille" une fois par semaine moyennant un abonnement: les Français sont de plus en plus friands de ce mode de consommation, au point que certaines régions n'arrivent plus à satisfaire la demande.

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Les Amap (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) qui ont développé le concept dans l'Hexagone, connaissent un succès croissant et certaines, notamment en région parisienne, voient leurs listes d'attente s'allonger. "On affiche complet par manque d'agriculteurs", déclare à l'AFP Nicolas Laurent, qui travaille pour le réseau Amap d'Ile-de-France. Le système repose sur un partenariat entre un groupe de consommateurs et une ferme souvent située près d'une ville. Très adapté aux légumes et aux fruits, il se prête également aux autres productions (oeufs, fleurs, fromages...).

Chaque adhérent achète en début de saison une part de la production qui va lui être remise périodiquement à un prix fixé à l'avance. Le producteur, qui bénéficie ainsi d'un revenu assuré, s'engage pour sa part à fournir des produits de qualité, très souvent bio. Un "amapien" se doit de mettre la main à la pâte. Des tours de permanence sont organisés pour assurer le déchargement des produits et veiller au bon déroulement de la distribution. Jeudi midi, porte D, dans un hall de Radio France, c'est soudain l'effervescence.

Michel Renard, maraîcher dans les Yvelines, vient d'arriver avec sa camionnette remplie de légumes et de fruits bio. Il faut décharger rapidement les gros cageots. "Où sont les garçons?", lance une jeune femme, en manoeuvrant une caisse de 25 kilos de pommes de terre, sous l'oeil moqueur des gardiens. La composition du panier de la semaine a été inscrite sur un tableau. Ceux qui ont opté pour la formule à 10 euros ont droit à 2 oignons, 1 botte de radis, 500 grammes de poireaux, 8 pommes, 500 grammes de carottes, 1 kilo de pommes de terre, et 1 batavia. La formule à 15 euros comprend des quantités plus importantes, des navets et du persil. Munis d'un panier en plastique, les "amapiens" prennent dans les cageots les différents produits et les pèsent pour vérifier qu'ils ont pris la bonne quantité. Ils les glissent ensuite dans un panier personnel ou un sac pour les ramener chez eux.

Pendant ce temps, Michel Renard discute. De temps en temps, une "amapienne" vient lui faire la bise. L'agriculteur exploite 14 hectares en maraîchage. Il participe à quatre Amap et livre 200 paniers, ce qui lui fournit environ 15% de son revenu, le reste provenant des marchés et de la vente à la ferme. "Pour fixer le prix des produits, je me base sur les prix de détail sur le marché, moins 30%", indique-t-il. A Radio France, la formule séduit. "Une première Amap, créée en 2005, compte 70 adhérents. Une seconde a été mise en place en septembre 2006 et recense 50 membres. Et on a déjà une liste d'attente de 40 personnes", souligne Jean-Philippe Deniau, chef du service politique-justice à France Info. "On s'engage pour six mois.

On signe six chèques que l'agriculteur encaisse au fur et à mesure", ajoute-t-il. Après avoir un peu hésité à adhérer en raison des "contraintes", Ariane Bouissou, journaliste à France Info, se dit "ravie". "Il a fallu que je perde certaines mauvaises habitudes comme d'acheter de la salade en sachet. Mais le goût de la tomate m'a stupéfié", explique-t-elle.

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